La Thaïlande compte près de 500 000 séropositifs. Elle
occupe ainsi le deuxième rang en Asie après l'Inde où,
déclare l'oms,
vit un million de malades sur une population quinze fois
plus importante que celle de la Thaïlande.
Outre le coût humain,
le gouvernement thaïlandais prévoit des pertes financières
de 9 milliards de dollars américains d'ici à la fin du siècle
si la propagation de la maladie n'est pas ralentie. Mais les prévisions
de l'atpd sont encore plus alarmantes : d'ici à l'an 2000, 4,2 millions
de Thaïlandais seront séropositifs et 920 000 mourront de la maladie.
Selon l'oms, même si le partage des aiguilles et les contacts sexuels
entre hommes sont considérés
comme « d'importants modes
de transmission », près de 75 % des infections dans les pays asiatiques
sont le résultat de contacts hétérosexuels.
L'atpd et la Croix-Rouge thaïlandaise affirment que, en dépit
de l'opinion populaire, ce sont les Thaïlandais et non les touristes,
pourtant nombreux, qui sont les principaux clients des prostituées du
pays.
Un rapport de la Deemar Company de mai 1990 indique que 75 % des Thaïlandais
de sexe masculin interrogés s'étaient rendus, à cette
date, chez une prostituée.
En sélectionnant cinq villages dans chacune des provinces de Chiang
Rai et de Phayao, le projet visait des collectivités où de nombreuses
femmes s'adonnaient à la prostitution, qui n'avaient jamais tiré avantage
d'un programme de sensibilisation au sida et qui vivaient dans une grande pauvreté.
Ajoutons que les deux provinces connaissent une forte incidence de l'infection
au vih.
L'équipe a demandé à 1 200 personnes de ces villages
mais aussi de Bangkok de remplir un questionnaire
pour mieux connaître
leur point de vue sur le métier de la prostitution.
Dans cet échantillon,
on comptait des femmes de 12 à 19 ans susceptibles de choisir cette
carrière,
des jeunes hommes du même âge, des parents, des
notables des villages, des ouvrières en usine, et des femmes travaillant
dans les secteurs de l'entretien,
du nettoyage et de la construction. Au questionnaire
s'ajoutaient des interviews en profondeur auprès de petits segments
de chaque groupe.
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